1870 L’été terrible

Les souvenirs d’un Alsacien

Laissez-moi vous en parler :

Une fois terminé le livre Lettres à Elise, qui couvre toute la guerre franco-allemande de 1870-1871, je me suis mis à la recherche d’un témoignage alsacien pour savoir comment le conflit a été vécu par nos aïeux. J’ai fini par trouver Kriegserrinerungen eines Elsässers de Georges Müller.

Le livre a été publié en 1894, mais les événements avaient été si marquants qu’ils étaient encore bien nets dans la mémoire de l’auteur. Il ne raconte pas toute la guerre, mais essentiellement le début du mois d’août de cette année-là, celle que Victor Hugo a appelée « l’Année terrible ». Georges Müller était un habitant de Lembach, un village situé à mi-chemin entre les localités où se sont déroulées les deux grandes batailles qui ont eu lieu en Alsace : Wissembourg le 4 août 1870 et Wœrth, Frœschwiller et Morsbronn le 6 août 1870 (bataille qu’en France on appelle communément la bataille de Reichshoffen).

Ce qui m’a plu d’emblée dans ce livre, c’est que ce soit le récit d’un civil, qui ne consacre que 2 des 44 chapitres de son livre aux batailles proprement dites. Même si l’auteur ne fait pas l’impasse sur les exactions et les brutalités de la soldatesque, la plus grande partie du livre est consacrée à ce qui s’est passé dans la vie des petites gens : d’abord ce furent les rumeurs d’une guerre imminente qui réjouirent le brigadier Hecker et ses partisans, qui n’envisageaient pas un instant une défaite française, rumeurs qui inquiétèrent en revanche les hommes plus réfléchis comme l’instituteur Röhrig , qui n’était « pas du tout tombé sur la tête au point de sous-estimer les Prussiens.» Ensuite, au bout d’une longue attente, l’arrivée des soldats français… qui retraversèrent le village dans l’autre sens, 48 heures plus tard avec les Prussiens sur leurs talons, lesquels à leur tour s’installèrent à Lembach. Et puis au fil des pages qu’on tourne, les Alsaciens doivent se résigner à l’impensable : la France a été vaincue !

À la fin du livre, on les retrouve en 1876, lors de la première visite du Kaiser, auquel ils réservent un accueil enthousiaste, persuadés qu’ils sont pour la plupart de rester allemands pour toujours.

Même si on en connaît le dénouement, le livre, qui ne s’interdit pas de pointes d’humour, peut se lire comme un roman avec de nombreux personnages, courageux ou lâches, mais aussi des profiteurs qui veulent tirer parti de la situation. J’ajoute qu’il est riche d’une trentaine d’illustrations, dont plusieurs en double page. 

1870 comme si vous y aviez été !

La presse en parle :

L’Ami-Hebdo du 27.12.2020
DNA – 3 octobre 2020
L’Alsace 1er novembre 2020
DNA & L’Alsace du 15 février 2021

L’éditeur en parle :

https://www.id-edition.com/collections/frontpage/products/1870-lete-terrible

Où le trouver ?  (20€)

– chez moi : m.spieser[at]orange.fr

– chez l’éditeur : www.id-edition.com

– Dans les librairies alsaciennes et d’ailleurs (sur commande)

– sur les grands sites de vente en ligne : Fnac, Amazon …