Nous les expulsés d’Alsace-Lorraine

À leur arrivée en « Alsace-Lorraine » en novembre 1918, les Français effectuèrent aussitôt un classement ethnique de la population. Être né en Alsace ou dans l’ancien département de la Moselle, y habiter depuis des décennies, y avoir fondé une famille et avoir contribué à la prospérité de l’Elsass-Lothringen n’était d’aucune protection pour ceux qui avaient le malheur d’avoir des parents nés outre-Rhin.

130 000 personnes au bas mot, dont des Alsaciens-Mosellans germanophiles ou supposés tels, furent expulsés manu militari dès décembre 1918, en quelques jours, voire en quelques heures, avec de maigres bagages, alors même que l’article 6 de la Convention d’armistice du 11 novembre stipulait que toute évacuation des habitants était interdite.

Grâce à la traduction de nombreux récits de souvenirs, inédits pour la plupart, et à celle d’une centaine de courriers originaux d’époque issus des archives allemandes, il est enfin devenu possible de revivre du point de vue de la population civile « vieille allemande » établie tant en Alsace qu’en Moselle, l’éphémère révolution de novembre, les festivités liées à l’arrivée des troupes françaises et surtout le drame humain des expulsions qui suivirent.

La presse en a déjà parlé
( L’Ami-Hebdo 19.01.2024 )